
JON FOSSE
TRADUCTION TERJE SINDING
Clémentine Lorain
AVEC ALEXANDRE SIMOND ET YASMINE BERTHOIN
Une femme rencontre un homme dans un jardin public. Elle l’aborde et, perdant l’équilibre, elle manque de tomber. La Femme est attachée à cet homme, qui semble touché d’amnésie, et tente de lui rappeler le lien impétueux qui les unit.
Malgré les préoccupations professionnelles que semble avoir l’Homme, une (nouvelle?) relation naît entre eux. La nature de cette dernière est relativement insaisissable, bien qu’évidemment tintée de tendresse. Dans un lit, les deux solitudes se rencontrent et se manquent. Elles se prêtent attention, mais échouent à se reconnaître.
Le téléphone sonne. On comprend dès lors que l’Homme mène une vie qui se soustrait totalement à ce qu’il traverse avec la Femme.
Un monde extérieur fait son apparition : L’Homme est marié. Cette rencontre s’achève sur l’énigme suivante: la Femme semble, tout comme l’était l’Homme au début, être devenue amnésique et avoir oublié leur relation.

Note d’intention
Le désir de monter cette pièce est né d’une volonté de mettre sur un plateau les questions relatives à la reconnaissance de l’autre.
Je pense ici à l’ouvrage Éthique et Infini d’Emmanuel Lévinas, dans lequel il questionne la nature du visage. Comment franchir cette façade anatomique pour accéder au vrai visage de l’autre, c’est-à-dire sa vulnérabilité ? La pièce de Fosse narre la rencontre entre un homme (L’Homme) et une femme (La Femme) qui ne cessent de tenter de se reconnaître, sans pour autant y parvenir totalement.
La nature de leur relation fait l’expérience de la droiture du visage, moment où l’on regarde autrui de face, dans les yeux. Ce sont ces visages à découvert, sans protection, que je désire montrer sur un plateau, ainsi que leur solitude dans ce processus. Le regard de l’autre sur mon visage me permet d’exister et m’anéantit dans le même temps : c’est, en outre, le paradoxe sublime que met en scène Hiver.
Clémentine Lorain
Ce projet bénéficie du soutien de
