Construção
veut dire “construction” en Chpiët.
Le Chpiët est la langue que l’on parle en Chumbre.
La Chumbre est le nom français de l’île de Chumbéw.
L’île de Chumbéw est une ancienne colonie française où vivent 8 millions de personnes. Les chpiètes travaillent principalement dans l’exploitation du cuivre,
la fabrication textile et dans le tourisme.
Le 13 juin 2023, un ouvrier de construction travaillant sur un chantier de la SPAAK à Spiètak, la capitale de Chumbéw, est mort suite à une chute de 16 étages sur son lieu de travail.
Un ouvrier de construction meurt au travail, des émeutes éclatent, une assemblée générale d’une multinationale française se tient, un artiste réalise un spectacle sur un pays en guerre: tout cela passe dans notre machine à burlesque.
Avec Construção, nous essayons d’inventer une esthétique du cauchemar, au sens absurde du terme: quelque chose vient décaler la violence et ses causes, une image vient troubler une situation qui semble réelle, on croit reconnaître un monde, mais c’en est un autre.
Ici, le théâtre ne se documente pas sur le mal, il le secoue, et avec ses morceaux, il construit un délire, un jeu.
Terrain parfait:l’île de Chumbéw, dont nous inventons la langue, le peuple, la géographie et les enjeux.
Qu’est ce que cet espace imaginaire que l’on croit déjà connaître? Comment jouons nous de ce que le spectateur ne sait pas de ce lieu?
Le cauchemar est sensoriel, c’est une esthétique que nous voulons imaginer au confluent du théâtre, des arts plastiques et du son. Nous travaillons cet imaginaire en écriture de plateau en collaboration avec une artiste plasticienne et un concepteur sonore, en réalisant avec eux le pas de côté qui sépare le réel et l’espace comi-cauchemardesque.
Yasmine Berthoin
Écriture et mise en scène
Yasmine Berthoin
Avec
Rémy Fombaron, Ruslan Hordiienko, Lucie Garçon, Alexandre Simond
Scénographie
Lorette Pouillon
Création Sonore
Mathieu Ducarre
Lumière
Dan Lecuillier
Costumes
Yasmine Berthoin
Assistanat mise en scène
Inès Dhahbi
Spectacle étranger
Je voulais imaginer Construção en situant particulièrement le spectateur, non seulement dans l’espace de la représentation, puisque dans la première scène du spectacle, il pénètre une assemblée générale des actionnaires en étant considéré comme un actionnaire lui même, mais également sa place dans la narration et ce qui lui est donné à comprendre. Je voulais que l’imaginaire de ce pays, de sa langue, que nous avons créée et écrite, puisse jouer à laisser le spectateur sur la touche.
Photographie Paweł Jaszczuk/High Fashion
Dans Construção, il pourrait y avoir compréhension par la langue, après tout, entre la société SPAAK française et les habitants de la Chumbre, il y a toujours des traducteurs, des intermédiaires, qu’ils soient humains, sous-titres, ou apparitions fantomatiques.
Mais entendre le sens des mots suffit-il seulement à se comprendre? Quelle est la langue que l’on se doit de parler? Celle du pays où l’on se trouve, ou celle du pays qui l’exploite?
Tranquille
Lorette Pouillon
« Pour atteindre à un effet théâtral, nous aurons sous certaines conditions à changer le théâtre au point peut-être même qu’il ne puisse plus être appelé” théâtre”. Nous devrons sans cesse nous demander à quoi devrait ressembler ce théâtre s’il désire réellement transmettre quelque chose à cette époque qui ne se différencie pas plus des autres que ces dernières entre elles.«
Bertolt Brecht
Identity in space
Sun Yuan et Peng Yu
Performance/Arts Plastiques/Théâtre
Accompagnés de Lorette Pouillon, artiste plasticienne, nous imaginons une forme hybride, entre art et théâtre, avec l’ambition et la curiosité d’un espace théâtral et performatif qui n’existe peut-être pas.
Production Compagnie Au Børd de
Co-production Les SUBS
Avec le soutien du Théâtre des Clochards Célestes-Lyon, du Théâtre National Populaire-Villeurbanne, de LeLABO/Pôle de création Artistique-Roanne et de la Ville de Roanne