L’Invité

création en courscréation en cours
création en courscréation en cours

Une pièce de trois mètres sur trois mètres sur trois mètres, quelques meubles, et un homme, au milieu, qui attend son invité du soir. Quelqu’un sonne, et entre dans l’appartement. Puis d’autres rentrent à leur tour. Puis d’autres encore, encombrant de plus en plus l’espace. Chacun se trouvant – fortuitement
ou pas – prétexte pour rester. L’appartement se
trouve petit à petit envahi par quantités d’êtres et de choses, aux nécessités divergentes, dans un espace réduit à l’extrême. Jusqu’à l’implosion.

Expérience scénique, plastique et rythmique à la croisée des disciplines vivantes, L’Invité se veut une ambitieuse tentative d’organisation chaotique d’un espace rongée par la matière. S’employant à l’asphyxie de la dramaturgie à sens unique, ce spectacle cherche, en accumulant et en superposant, à réinventer le règne sensible de la matière en questionnant celui de l’image : embrasser le trop-plein, pour courir le risque du vide et déceler, enfin, le présent par la racine.

NOTE D’INTENTION

Bonnes intentions sérieuses

Au commencement, l’envie de raconter quelque chose de l’attente, le
désir de comprendre par le sensible toutes les choses et les êtres qui
ne veulent pas finir. Une volonté concrète et plastique : le travail sur la contrainte spatiale et l’excès de matière. Chercher l’absence par le
trop. Quelque part, dans un tiroir, le souvenir d’une scène d’une nuit à
l’opéra des Marx Brothers où une étroite cabine de bateau hébergeant
des clandestins, se retrouve, au gré de multiples rebondissements,
pleine à craquer de monde dans une mécanique burlesque inimitable.

Chat noir,Chat blanc, Emir Kusturica

En tirer la possibilité d’une machinerie théâtrale au protocole
expérimental dramaturgique strict : un homme seul, entre quatre
murs, attend et prépare l’arrivée de son invité du soir. Ensuite, confronter cette attente à l’envahissement progressif de la pièce par des êtres et des choses non-attendus, jusqu’à atteindre
progressivement le trop plein. Les figures et les choses s’immiscent
dans l’espace restreint, animés de leur nécessité propre, tissant ainsi une multiplicité de lignes superposées tantôt s’assimilant, tantôt se démarquant en de saisissants contrepoints.

La nécessité avouée de composer une partition scénique contrapuntique
rigoureuse, en acte, mais aussi, en soupirs, en sueurs, en folie, en désespoir de cause, en harmonie et en dissonance
congénitale. Remplir cet espace par toutes sortes de matières humaines et
inhumaines, voir l’inertie de l’attente confrontée au trop-plein de choses existantes, au trop plein de matières et de matériaux, à la vie qui s’échappe au contact de foules éphémères et encombrantes, à tous les ratés de l’individu, aux passions douloureuses et ridicules, à ce qui fait dire que la vie est passé et qu’on a comme pas vécu, à l’inachèvement comme raison d’être.

l’invité

Écriture et mise en scène
Dan Lecuillier
Avec
Baptiste Bouissou, Pierre Vuaille 
Scénographie
Ernest Welisch
Lumière
Dan Lecuillier 

Prix Incandescences

L’Invité a été sélectionné pour l’édition 2023 du prix Incandescences à Lyon, dans la catégorie maquettes.
Prix Incandescences Théâtre National Populaire Villeurbanne/Théâtre des Célestins

Baptiste Bouissou dans l’Invité

Photographie Émile Zeizig

Création en cours

75

Production Compagnie Au Børd de
Co-production ADAMI, Ville de Chassieu
Avec le soutien de la Fédération-Compagnie Philippe Delaigue, RAMDAM-Un centre d’art, de L’École de la Comédie de Saint-Étienne/ DIESE#Auvergne-Rhône-Alpes